L’amour toujours l’amour, le fil conducteur de mon week-end, qui s’est présenté à moi sous diverses formes et a ponctué ces trois derniers jours, tel un (mauvais) running gag. Je vous parle de cet amour que l’on cherche de manière frénétique sur les sites de rencontres, de cette chimère que l’on poursuit en ayant l’illusion de la trouver au détour d’un verre avec un inconnu. Par désespoir, par curiosité, et aussi un peu parce-que c’est la mode, on enchaîne les rencards et évidemment, on se rend vite compte que l’on essaie d’atteindre l’inatteignable. Les dizaines de pintes consommées en face de potentielles « targets » n’y changeront rien: au mieux, on se distrait, on rit et on passe une soirée agréable, au pire, on passe à la moulinette d’un questionnaire pas toujours très subtil censé valider une éventuelle compatibilité, questionnaire que l’on inflige parfois même en retour à son interlocuteur, histoire de relancer la conversation quand les sujets viennent à manquer. Triste constat que cette quête d’un amour dont on doute sérieusement de sa capacité à passer du virtuel au réel.
Et puis il y a cet amour bien réel (parce-que oui, tout finit par arriver en ce bas monde) mais qui n’est pas partagé. Ainsi dans Le Misanthrope (à découvrir à La Cigale jusqu’au 19/09/13), le droit et vertueux Alceste s’éprend de la charmante et médisante Célimène qui fait tourner la tête de tous les hommes de la cour mais se trouve bien incapable de l’aimer en retour. Quand l’amour sincère et la vérité se heurtent à l’hypocrisie et au mensonge de tous et en particulier de l’être aimé, il ne reste plus qu’à se retirer de la société, un choix radical que fera Alceste.
Enfin il y a cet amour réciproque, naturel, comme une évidence, qui naît au détour d’un salon de tatouage et s’épanouit au son du banjo dans la campagne belge. Dans Alabama Monroe, on assiste à la naissance et l’évolution d’une idylle entre le très rationnel Didier et la superstitieuse Elise, que la vie va mettre à rude épreuve. Les belles rencontres existent bel et bien mais l’amour, aussi fort soit-il, résiste-t-il à tout? « Les histoires d’amour finissent mal »… Peut-être bien oui, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se hâter d’aller voir ce petit bijou du cinéma belge! Et surtout n’ayez pas honte de verser votre petite larme! 🙂